test Longines Avigation Watch Type A-7

Longines et la collection de montres Heritage

Les principes de la collection Heritage sont simples. En parallèle des gammes modernes de la marque, Longines pioche dans sa longue et riche histoire pour rééditer des modèles de montres emblématiques ou typiques de leur époque.

La collection Heritage compte ainsi, entres autres, la Legend Diver, une montre de plongée qui a rencontré un franc succès dès son annonce.

On y trouve également des modèles de montres sportives comme la Silver Arrow ou le Chronographe Column Wheel ainsi que des montres d’aviateurs telle que la Lindberg Angle horaire.
Fort de ces réussites, Longines poursuit l’expérience avec l’Avigation Watch Type A-7 que la marque du Swatch Group a dévoilé lors du Salon International de la Haute Horlogerie / SIHH 2012.

Cette montre était dédiée à l’origine aux pilotes de l’armée américaine, à l’époque où un mythe de l’aviation faisait ses premiers vols : le B-17.
Le terme Avigation vient de la contraction de Navigation et Aviation. Comme les B-Uhr allemandes ou les Type XX français, ces Type A-7 étaient conçues en fonction d’un cahier des charges auquel un ou plusieurs fabricants répondaient.
Dans le cas de la Type A-7, ce sont les marques Gallet, Meylon et Longines qui remportèrent l’appel d’offre.

Les exemplaires originaux de ces Type A-7 sont très rares aujourd’hui.
Cette réédition permet ainsi de renouer avec cette partie de la riche histoire horlogère et militaire de la marque de Saint-Imier.

Longines Avigation : une adaptation de montre gousset

La Longines Avigation Watch Type A-7 est à la base une adaptation de montre gousset à laquelle des anses ont été ajoutées.
La gamme Heritage de Longines se caractérise en effet notamment par le souci de coller au plus près aux dessins originaux des modèles historiques dont elle s’inspire.

La Type A-7 ne déroge pas à la règle.
On retrouve ainsi dans ce modèle les mensurations et spécificités d’origine : boîtier de forme savonnette de 49mm de diamètre, typographie vintage, aiguilles pommes, couronne cannelée, chronographe monopoussoir, anses…
Tous ces éléments sont identiques à la version des années 30.

Cette montre signée Longines reprend une autre caractéristique des montres d’époque destinée à les rendre fonctionnelles pour les aviateurs : un cadran décalé de 50°. Ainsi, lorsque les pilotes avaient les deux mains rivées sur les commandes de l’avion, le cadran de la montre apparaissait verticalement dans le champ de vision, tel un instrument de bord d’aide à la navigation – la montre étant en général portée au poignet côté intérieur ou sanglée autour de la cuisse.
Le cadran ainsi décalé était dès lors plus lisible que sur une montre classique et ne nécessitait pas de la part du pilote qu’il lâchât le manche à balai pour connaître l’heure.

L’Avigation Watch Type A-7 au quotidien

Sur la version 2012, quelques nouveautés font toutefois leur apparition : une échelle tachymétrique située en périphérie du cadran, la date dans le sous cadran de la petite seconde ainsi la mention Automatic.
Cette réédition demeure cependant respectueuse de son ancêtre.

La question est dès lors : est-il possible de porter en 2012, dans la vie de tous les jours, une montre pensée et conçue pour des pilotes de l’armée de l’air dans les années 1930 ?

Contrairement à d’autres modèles de montres Longines plus intemporels comme la Silver Arrow, l’Avigation Watch Type A-7, par ses dimensions et sa conception générale, est atypique – y compris 80 ans après.

Il s’agit donc d’une montre principalement destinée à des collectionneurs de montres ou à des amateurs à la recherche d’une pièce sortant du commun.
Ses dimensions pour le moins généreuses ne la rendent d’ailleurs pas forcément évidente à porter en costume/cravate – malgré un habillage élégant. Quelques jours avec cette montre au poignet vous permettront de constater qu’elle ne laisse pas indifférent votre entourage !

Autre question légitime que vous pourriez vous poser : est-il pratique de lire l’heure sur ce cadran décalé quand on n’est pas pilote de l’air ?
La réponse est oui au guidon d’un vélo, au volant d’une automobile ou lorsque vous tapez sur un clavier d’ordinateur.
Le reste du temps – surtout si vous possédez plusieurs montres et que vous ne portez pas cette Longines tous les jours, il vous faudra prêter un peu plus d’attention qu’à l’accoutumée au risque de vous tromper dans la lecture de l’heure – toutes proportions gardées compte tenu des dimensions de la montre.

Un montre d’aviateur à la conception cohérente

Coté finitions, on notera que celles-ci sont tout à fait cohérentes avec l’esprit d’une montre militaire des années 30 : pas de fioriture et une priorité donnée à l’efficacité.

Le cadran est noir mat alors que les sous compteurs bénéficient d’un très léger guillochage.
Les aiguilles sont rhodiées et sablées, offrant un très bon contraste avec le cadran dans toutes les conditions.
La différence entre les aiguilles des heures (aiguilles pommes) et les aiguilles droites du chronographe ne laisse ainsi aucune place à la confusion.

Le boîtier arrondi est, conformément au modèle d’époque, entièrement poli – tout comme l’ensemble des éléments s’y rapportant (anses et couronne).
On notera deux boutons poussoirs situés dans les flancs de la boîte. L’un sert à ouvrir le fond et se manipule du bout de l’ongle. L’autre permet le changement de date rapide et nécessite un petit outil correcteur (fourni) afin d’être actionné.

L’ouverture du fond permet de voir le mouvement à travers un verre saphir.
Comme pour le reste de la gamme et du catalogue, Longines a mis de côté la fabrication de mouvements emblématiques comme c’était le cas dans les années 30. Exit donc le sublime 18.72 qui remplissait parfaitement les goussets de 50mm de diamètre pour laisser la place à un mouvement récent, puisque présenté pour la première fois en 2009. Au passage, ce choix stratégique de Longines permet à la marque de proposer des montres de qualité équipées de mouvements fiables tout en restant dans des tarifs contenus.

Le mouvement de l’Avigation, portant la référence L788.2, est une déclinaison de l’ETA A08, lui-même très largement inspiré du très respectable Valjoux 7750.
Le L788.2 présente cependant quelques différences qui le démarquent de son aîné.
Il possède ainsi une roue à colonnes asymétriques, une réserve de marche portée à 54h (versus 42h pour un 7750 standard) ainsi qu’une architecture du module de remontage automatique revue pour permettre un nouvel agencement des platines. Ce dernier détail permet une meilleure vision sur le mouvement, en particulier sur la roue à colonnes.

Grâce à cette dernière d’ailleurs, le déclenchement et les manipulations du chronographe se révèlent plus souples qu’avec le 7750, tout en restant suffisamment franches.

Enfin, ce calibre permet une nouvelle disposition des sous cadrans par rapport au 7750.

Ces modifications sont les bienvenues – même si au passage on y perd le réglage de la date par la couronne et la minute du chronographe sautante.