Avant-propos
Le concept du brevet finalisé à Milan dans les années 50 par la société Carrozzeria Touring Superleggera avait pour objet de remplacer la conception traditionnelle des carrosseries automobiles, qui utilisaient encore le bois, par des panneaux d'alliage fixés sur une structure tubulaire en acier.
Cette technologie, en renforçant et en allégeant la structure, permettait d'améliorer la rigidité du véhicule et donc sa tenue de route.
En parallèle, le gain de poids permettait une amélioration des performances.
Tous les noms célèbres du Grand Tourisme de l'époque y auront recours : Alfa Romeo, Aston Martin, Ferrari, Bristol Cars, Lamborghini, Lancia...
Une J12 super légère
Chanel s'inspire directement de cette technologie pour la déclinaison Superleggera de la désormais mythique J12.
Ainsi, l'utilisation d'aluminium anodisé et de titane permet un gain de poids de près de 20% par rapport à une J12 "classique".
Elle apporte par ailleurs une dimension esthétique supplémentaire, par sa couleur proche du blanc satiné.
Résultat : la sensation au poignet est étonnante de légèreté (88 grammes pour un chrono !) et le confort au porté très agréable au quotidien.
La boucle déployante en acier qui s'actionne très facilement et le diamètre contenu de ce chronographe y contribuent aussi.
Un seul regret malgré tout : que la boucle déployante ne soit pas davantage sécurisée, compte tenu de la dimension sportive de cette montre.
Une forte personnalité
Mais revenons au visuel de cette Chanel.
La céramique noire de la carrure répond à celle de l'échelle tachymétrique.
Cette dernière est insérée dans la lunette en aluminium anodisé, qui rejoint les tons du cadran argent.
Les aiguilles et les index en chiffres arabes tranchent par leur couleur noire.
L'effet esthétique de l'ensemble est visuellement fort et apporte à cette montre une véritable personnalité, à la fois sportive et chic.
La profondeur du cadran permet une répartition des indications sur plusieurs niveaux et rend la lecture de la Superleggera aisée.
Au premier plan, on retrouve la large lunette (qui donne une ouverture réduite du cadran) ainsi que l'aiguille des minutes et celle de la grande seconde du chronographe.
Au deuxième plan, l'aiguille des heures s'inscrit dans un cercle muni d'une graduation style chemin de fer divisé en 60 sections. Esthétiquement réussi, ce chemin de fer n'a pas d'utilité pratique pour lire les heures.
On y retrouve aussi le logo Superleggera en rouge, qui reprend la typographie historique des véhicules.
Au troisième plan, l'impression de profondeur est finalisée par le compteur de minutes du chronographe à gauche et la petite seconde à droite.
L'ensemble bénéficie d'un très bel équilibre.
Un mouvement certifié par le C.O.S.C.
La couronne et les deux poussoirs du chronographe, tous trois vissés, ont la tête en céramique noire et le corps en aluminium.
Le contraste des couleurs et des matières est assez réussi.
Mais il vous faudra quand même prendre le temps de dévisser les poussoirs avant de les actionner d'une franche pression pour lancer le chronographe !
On retrouve d'ailleurs une intrusion du monde de la plongée sous-marine dans la conception de la Superleggera.
Outre une étanchéité bien pratique poussée à 200m, le pourtour de sa lunette est cranté, comme sur une lunette tournante servant à décompter les temps d'immersion.
Elle demeure cependant fixe en raison de son échelle tachymétrique. Les crans quant à eux n'ont d'autre intérêt que l'effet visuel qu'ils apportent en donnant à la Superleggera (comme à la J12 Marine) une dimension plus masculine que le reste de la collection.
Le fond vissé en titane comprend une pastille en saphir noir, marquée du logo rouge : on y retrouve une nouvelle fois les codes graphiques Superleggera.
Le calibre automatique qui l'anime n'est pas visible, faute de saphir transparent.
Le mouvement est un ETA 2892, dans sa finition supérieure, auquel est adjoint un module chronographe.
Il est certifié Chronomètre par le C.O.S.C. : cette mention est rappelée sur le cadran et saura rassurer l'amateur.
Conclusion
Chanel nous propose avec sa Superleggera une montre qui se différencie du reste de la collection J12 grâce à des teintes et des matériaux plus sobres et plus masculins.
Sportive et élégante à la fois, elle saura séduire l'amateur urbain à la recherche d'une montre polyvalente solide et "lookée".
Les + :
- une belle réussite esthétique
- son confort
- la facilité d'utilisation de la boucle déployante
Les – :
- la nécessité de dévisser les poussoirs pour utiliser le chronographe
- la boucle déployante dont l'attache semble légère compte tenu de la vocation sportive de la montre
Informations complémentaires :
- le prix affiché dans "Données constructeur" est le prix public de la montre à la date de publication de l'Essai
- découvrir les prix des montres Chanel actualisés
- poignet du rédacteur / testeur = 17,5 cm
Commentaires 7
J'aimais déjà assez les Santos mais je préfère les J12 maintenant ! :)
Très sympa aussi cette Chanel (décidément, j'aime tout ce soir ;-). Elle m'a chatouillé quelques temps. Mais j'ai su résister. Dommage, me dis-je en la voyant à nouveau !
Bien que Chanel ne brille pas (enfin pour moi) par son image de marque au niveau de l'horlogerie. Je trouves néanmoins que cette montre est assez réussie et plutot agréable à regarder.
Très sympa cette Chanel ! J'aime bien ce mix de couleurs et de matières. Et elle est masculine - ce qui n'est pas le cas de toutes les J12.
J'aime particulièrement ce cadran très équilibré et lumineux au milieux de cette boîte noire brillante, le tout entouré de ce bracelet noir mat. Et cette polyvalence montre chic que l'on peut prendre à la plage... Bien vu !
Trop sobre pour le yatch de luxe :-) Blague à part, elle est très réussie avec ce mixe vintage/moderne et à un tarif raisonnable de surcroît :-)
Même si je ne suis pas fan de ce genre de montres pour leur côté un peu "bâtard" (trop clinquante pour une vraie sportive, trop sportive pour une montre habillée, que d'aucun vont justement qualifier ça de "sport-chic"), il faut reconnaître que les J12 sont plutôt réussies dans leur genre. Elles sont plutôt bien finies, flatteuses et jouent bien de la modernité des matériaux. Plus qu'au volant d'une Lancia Flaminia, c'est à la barre d'un yatch de luxe que je verrais cette Chanel!
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